Bonnefous Laura

À travers une image plasticienne mettant l’accent sur les espaces qu’elle rencontre et ceux qu’elle recrée, c’est une certaine poésie du réel que Laura Bonnefous nous propose. Inspirée par les relations que l’Homme entretient avec son paysage contemporain et captivée par les mutations vécues par notre société, elle déchiffre et étudie nos codes pour en proposer une vision sensible. Passionnée par l’étude de nos mythologies, ce sont les objets, les formes, les volumes, les couleurs, les gestes qui sont les matières premières de ses projets. Elle recrée, avec ces éléments issus du réel, ses propres espaces, plus personnels, plus métaphoriques où chaque élément est renversé. À la fois picturales et sculpturales, c’est vers une certaine abstraction que ses images s’engagent dans une nouvelle archéologie de nos codes contemporains.

Laura Bonnefous a participé à l’édition 2019 des Rencontres Photographiques du 10e.

Périphéries Intérieures

Souvenir d’un passé, interprétation poétique du présent et projection vers un espace futur, Périphéries Intérieures propose une expérience du territoire à travers les périphéries urbaines du nord de Paris.

Éveiller son regard, c’est aussi se retrouver face à ce que l’on croit connaître, le repenser, le redécouvrir et lui donner un nouveau souffle. Travaillant principalement sur des territoires reculés, loin de ses espaces personnels, Laura Bonnefous a souhaité se confronter aux lieux qu’elle arpente chaque jour, à ceux qu’elle habite à travers Périphéries Intérieures.

C’est à travers une approche plasticienne et poétique qu’elle nous fait redécouvrir ces territoires entre paysage et portrait.

Le début d’importantes transformations dans les périphéries nord Parisiennes l’a décidé à démarrer le projet. Elle savait que c’était le moment idéal pour commencer ce travail, le plaçant dans un marqueur temps à la fois symbolique et historique.

Laura Bonnefous a photographié ces territoires en mutation pendant plusieurs mois vivant une sensation très particulière d’être partagée entre la lenteur de son processus et la frénésie de transformation qui habitait ce lieu. Parfois, elle réalisait des images qui étaient déjà devenues des archives dès le lendemain. Le paysage prenait une nouvelle forme à chaque instant. Elle ressentait au fil du projet ce sentiment à la fois étrange et tout autant excitant que les durées se cognaient, que le temps se modelait dans la précipitation face à ces mutations.

La seconde phase du dispositif s’est alors enclenchée en réalisant des portraits de personnages inspirés de ces lieux, des apparitions, des rêves venus de ces territoires. Ceux-ci dessineraient une nouvelle réalité, une certaine poésie du territoire.

Ces espaces sont alors devenus petit à petit plus personnels, presque intimes et de cette introspection du paysage est né Périphéries Intérieures.