Avec le procédé sténopique, Clarisse Clozier interroge la véracité de la « transmission d’images » par les rayons lumineux qui entrent dans la boîte noire et la fixent en un instant photographique sur la surface sensible argentique. Les longs temps d’expositions souvent nécessaires avec ce procédé créent sur un visage vivant (donc, en mouvement), surimpressions et flous. À celui-ci, la photographe a additionné un non-sens photographique en anamorphosant le rendu visuel avec l’utilisation de caches entre le sujet et le sténopé pour isoler, morceler, réduire le visage à quelques morceaux exposés. La représentativité du visage, reflet de l’identité en est ainsi doublement troublée. Si la visibilité du visage est empêchée, l’identité du sujet photographiée en serait-t-elle imputée pour autant ?
Clarisse Clozier a participé aux éditions 2017 et 2019 des Rencontres Photographiques du 10e.